Dreams of a Butterfly

This blog contains materials originally intended for my school alumni -- from the Lycee Marie Curie in Saigon, Vietnam. It is by its original audience rather nostalgic and wistful, hence the butterfly, a reference to the well-known story by Zhuang Zi. The old boys and girls can sometimes, however, get quite academic and/or bawdy. The postings can be in English, French or Vietnamese. All postings are copyrighted. ALL RIGHTS RESERVED.

Sunday, June 05, 2005

Complot au Sichuan

Tam Quoc (6) Complot au Sichuan

Apres la bataille de Xich Bich, Luu Bi se retrouve maitre de Kinh Chau, plaque tournante de la Chine, entre Tao Thao au Nord et Ton Quyen a l'Est. Mai ce n'est qu'une petite province. Quel serait le plan d'expansion? En effet Khong Minh voit grand. Sa vision englobe l'empire tout entier, non juste une province. La reponse est a l'Ouest, les vastes terres du bassin du Sichuan (Tu*' Xuye^n), dont le nom ancien Shu (Thu.c) deviendra pour toujours associe avec la saga de Luu Bi et Khong Minh.

Le Sichuan (capitale Chengdu - Tha`nh -Do^) est un bassin enorme et tres peuple. Irrigue par quatre grandes rivieres, ce qui lui donne son nom, il est fertile, mais d'acces difficile. Il y a deux voies d'acces de la Chine centrale. La premiere passe par des chemins de montagne perilleux: hauts cols, mauvaises routes, tout pour retarder une armee.

La deuxieme voie d'acces est pire. Il faut remonter le Yangtze, et traverser ce Charybde et Scilla chinois, les Trois Gorges, ces memes gorges ou la Chine construit aujourd;hui un enorme barrage. Mais dans le temps, pour remonter le fleuve au courant tres rapide, il n'y avait qu'un seul moyen: le halage humain. Pour chaque jonque il fallait des dizaines de coolies et de bateliers loqueteux tirant sur des cordes enormes le long d'un chemin de halage etroit et perilleux. Un faux pas et c'est la mort. Le moindre progres se paie a vies d'hommes.

Le Sichuan est donc depuis toujours une forteresse naturelle. Ce dont Chang Kai Shek s'est souvenu pendant la lutte contre les japonais dans la Seconde Guerre Mondiale, evacuant le gouvernement Kuomintang de Nanking a Chunking (Tru`ng Kha'nh) dans le Sichuan. Les montagnes entourant le Sichuan sont aussi impitoyables et meurtrieres, comme Mao Zedong en a fait l'experience pendant la Longue Marche dans les annees 30, quand l'Armee Rouge dans sa grande retraite traversa ces terrains avant d'atteindre le refuge de Yenan (Die^n An). Le Sichuan est ainsi un reduit facile a defendre. Le seul probleme c'est que pour une armee il est aussi difficile d'en sortir.

La strategie de Khong Minh contemple la conquete de Thu.c. Il y envoie une expedition, avec Luu Bi, en tete, Ba`ng Tho^'ng comme stratege, et comme generaux Hoa`ng Trung et Ngu.y U*'ng. Qui? se demande le lecteur. Avec raison. Regardons la garnison de Kinh Chau au meme moment. Commandant en chef: Khong Minh; generaux: Quan Cong, Truong Phi, Trie^.u Tu*" Long. Comparant les deux armees, on voit tout de suite que Kinh Chau est le plus important des deux endroits. La` sont restees les troupes d'elite de Luu Bi. En effet, Kinh Chau permet une facilite d'attaque vers le Nord -- Chang An (Tru*o*`ng An) la capitale de Tao Thao-- que le Sichuan n'offrira jamais. Kinh Chau dans la pensee de Khong Minh est donc la piece maitresse de l'echiquier, le Joyau de la Couronne.

Un autre detail: le plan de Khong Minh ne contemple pas de batailles rangees pour le Sichuan. Digne precurseur de Machiavel ou du moins de Cesar Borgia, il contemple plutot l'assassinat.

Le maitre de Thu.c est Lu*u Bie^?u, un cousin lointain de Luu Bi, bien que plus proche de la branche dynastique des Han. Le plan est pour Luu Bi de se faire bien recevoir a la cour de Luu Bieu, puis au festin officiel d'offrir une demonstration d'art martiaux avec Nguy Ung performant une danse au sabre. Sur un signal de Luu Bi, Nguy Ung se jetterait sur Luu Bieu et...le Sichuan appartiendra a Luu Bi.

Tout se passe comme prevu. Mais a la reception, lors de la danse au sabre, Luu Bi hesite. Il ne peut se decider a donner le signal fatidique. Luu Bieu est un parent se dit-il; il m'a bien recu; on ne peut pas faire ce genre de choses a un hote. Le complot echoue. Ce genre d'hesitation est l'un des point-cles du Tam Quoc: le conflit permanent entre la moralite privee et la raison d'etat. Pour Luu Bi et ses freres, la raison privee prime souvent sur la raison d'etat, comme avec Quan Cong a Hue Dung Dao laissant Tao Thao s'echapper. Pour cette raison, ils vont echouer dans leur quete pour l'empire mais deviendront des figures de legende. Neammoins, comme un premier domino, cette hesitation de Luu Bi entrainera la chute de maints d'autres dominos, detruisant le Grand Plan et amenant la mort des freres Luu, Quan et Truong. Mais cela est dans le futur.

Pour l'instant. Luu Bieu apprend le complot auquel il a echappe de pres. Il lance son armee sur le campement de Luu Bi. S'ensuivit la bataille rangee que Khong Minh a voulu eviter. Bang Thong trouve la mort perce de fleches. Luu Bi doit s'enfuir et est assiege. Avec ses troupes mediocres, il est en danger de mort. Un seul remede: appeler au secours Kinh Chau.

0 Comments:

Post a Comment

<< Home