Dreams of a Butterfly

This blog contains materials originally intended for my school alumni -- from the Lycee Marie Curie in Saigon, Vietnam. It is by its original audience rather nostalgic and wistful, hence the butterfly, a reference to the well-known story by Zhuang Zi. The old boys and girls can sometimes, however, get quite academic and/or bawdy. The postings can be in English, French or Vietnamese. All postings are copyrighted. ALL RIGHTS RESERVED.

Sunday, June 05, 2005

Les Falaises Rouges (3) L'Affrontement

L' Affrontement

Chu Du devoile l'arme secrete des Ngo: la meteo.

Il faut que tout soit parfait. Un nuit sans lune pour occulter l'approche de l'attaque. Au moins sept jours sans pluie (plus une autre durant l'attaque) pour que tout soit bien sec. Et un grand vent du Sud.

Le Tam Quoc raconte que c'est Khong Minh qui a dechaine le vent de Xich Bich par des formules cabalistiques. Cela montre deux choses: l'imagination populaire qui preterait des pouvoirs magiques a Khong Minh et aussi l'importance de ce vent du Sud dans la bataille.

Un David Lean ou Stanley Kubrick aurait donne justice a ce qui va suivre.

On a donc une nuit d'encre. Les sentinelles assoupies regardent le grand fleuve. Rien ne va se passer cette nuit avec ce vent hurlant. Les troupes se terrent dans leurs tentes. Les animaux fremissent, nerveux.

Soudain. une lueur dans la nuit. Puis deux, puis une centaine, puis des milliers. Comme des pleiades, les lueurs montent lentement vers les cieux, semblent s'arreter, puis redescendent en gagnant de vitesse. Les sentinelles regardent ces etoiles filantes avec fascination puis horreur, leurs cris d'epouvante interrompus par l'arrivee des missiles meurtriers: des fleches enflammees. Les fleches nordistes gaspillees dans des tirs sur des cibles fantomes sur le fleuve sont revenus.

On imagine la scene. Le sommeil interrompu suivi par la mort; les soldats a demi-vetus sortant en courant de leurs tente; les prostituees rejetees en pleine passe et se sauvant en hurlant; les officiers sans armures criant des ordres que personne ne semble comprendre; les cheveaux cabrant et hennissant. Puis un morceau de tente qui prend feu, puis un autre. Le vent ravive tout ca. C'est la conflagration. Et le vent qui hurle sans interruption, emportant les embruns d'une tente a l'autre, vers la paille des cheveaux, vers le riz des chariots de ravitaillement parques par centaines les uns pres des autres.

Du fleuve monte un vacarme de tambours, de cymbales et des cris. Plus loin d'autres cris, des hurlements et des gemissements. Les troupes Ngo debarquent en de nombreux endroits. La confusion regne. Les troupes courent vers un endroit. Puis refoulent en vue de combats. L'enorme armee enfermee par les falaises et le fleuve se meut, se rechine, et se pietine. Beaucoup plus mourront pietines cette nuit qu'occis par les glaives Ngo.

Un mot commence sur les levres: trahison. La discipline disparait. C'est le sauve-qui-peut. Une nuee noire commence a affluer vers les passages a travers les falaises, Du fleuve, les missiles ne cessent d'arriver sur cette masse hurlante. Il n'y a plus d'armee, seulement une emeute. Des amis s'egorgent pour echapper. Les chevaux, paniques s'echappent de leurs enclos et renversent tout sur leur passage. Un chariot s'ecroule coincant des dizaines de gens. Le riz de centaines de milliers commence a fumer, repandant une odeur obscene de restaurant. Et le vent ne cesse de hurler. Le desastre est eclaire par l'incendie monstre comme une vision d'enfer, offrant des cibles claires aux archers Ngo.

Tao Thao sort de sa tente. Un seul coup d'oeil et il comprend. Il est trop fin joueur d'echec pour ne pas savoir qu'il a perdu la partie. "Je rentre a la capitale, trouve moi un cheval" dit-il a son chambellan.


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